Le territoire est caractérisé par de fortes périodes d’étiages :
Le débit d’étiage quinquennal (QMNA5) du Rance à Saint-Sernin-sur-Rance est de 0,063 m3/s (ce qui correspond à moins de 2% de son volume interannuel). Le Rance est un cours d’eau permanent qui subit des étiages sévères même lors des années humides.
Le Dourdou et le Tarn présentent des débits d’étiage quinquennaux (QMNA5) respectifs de 1,84 m3/s et de 9,9m3/s, correspondant à 18 et 16% de leurs modules interannuels. Ils subissent des étiages modérés mais le Dourdou amont est identifié en risque fort par rapport à la pression des prélèvements (AEP, industrie et agriculture).
Mais également par des épisodes de crues réguliers :
Les épisodes cévenoles, importants évènements pluvio-orageux avec des abats d'eau très conséquents, se produisent régulièrement sur les cours d’eau des bassins versant de la Sorgues, du Dourdou, du Rance et du Gos du Tarn. Ces épisodes engendrent une concentration très rapide des eaux de pluie et des débits très importants dans les cours d'eau, générant des crues brutales et violentes.
Les crues océaniques en lien avec les phénomènes météorologiques d’influence océanique pour le bassin du Tarn et ses affluents notamment en rive droite (Alrance).
Le bassin versant Tarn-Sorgues-Dourdou-Rance (TSDR) est un territoire majoritairement rural, avec une occupation de 51.28 % de sa surface par les espaces agricoles, les milieux forestiers et semi-naturels y représentent 47,93 % et le territoire artificialisé moins de 1%.
Le bassin versant du Rance s’étend sur 436 km². Prenant leurs sources au Puech de Lugan pour le Rance de Peux, et sous le Merdélou pour le Rance de Couffouleux, les 2 principaux bras du Rance sont alimentés par environ 10 ravins. Petit à petit, le Rance devient une belle rivière au courant régulier qui s’écoule sur 65 km et se jette dans le Tarn à 1,5 km en amont de Trébas.
Comme la plupart des autres cours d'eau du bassin du Tarn, le Rance est une rivière qui présente des fluctuations saisonnières de débit très importantes avec un débit relativement élevé durant le printemps et l’hiver qui faiblit considérablement de juillet à septembre (débit d'étiage jusqu'à 0,13m3/s).
Le profil du Rance peut être globalement scindé en trois parties bien distinctes :
Les affluents en rive gauche, venant directement des Monts de Lacaune et d'Alban, apportent au Rance un volume d'eau plus important que les affluents en rive droite circulant sur les terrains du Rougier.
En rive gauche du Rance, les affluents du Rance correspondent pour leurs parties hautes à des cours d’eau montagnards pérennes* (qui s’écoulent en continu) : le Liamou, le Toudoure, l’Avène de Saint Amans, l’Avène du Cellier, le Vernobre, les Oules
En rive droite du Rance, les affluents du Rance sont des ruisseaux intermittents qui peuvent s’assécher pendant les périodes estivales : la Grêle Rouge, le Thérondel, le Merdanson, le Gos, le Mousse
Les cours d’eau du sous-bassin versant du Dourdou de Camarès (aussi appelé Sorgues-Dourdou) drainent un territoire d'environ 902 km². Du fait du caractère karstique d’une partie du bassin (amont
de la Sorgues), les limites topographiques et hydrogéologiques (40 km²) du bassin diffèrent.
Le réseau hydrographique total du bassin versant représente près de 534 km de linéaire de cours d'eau permanents et 507 km de cours d'eau temporaires, des
sources de la Sorgues et du Dourdou à sa confluence avec le Tarn.
Le sous-bassin est caractérisé par la diversité importante des types géologiques et des paysages rencontrés. Selon ces caractères, trois grands sous-ensembles peuvent être individualisés :
- Haut bassin du Dourdou : fortes pentes et roches en majorité métamorphiques
- Bassins moyen et inférieur du Dourdou : collines et plaine, zone des Rougiers peu consolidés et à faible rétention d'eau
- Bassin de la Sorgues : roches calcaires, milieu karstique, bonne réserve en eau mais vulnérabilité face aux pollutions
C’est un territoire majoritairement rural, à l’exception du continuum urbain que forment Saint-Affrique et Vabres-l’Abbaye et de quelques gros bourgs et hameaux (Camarès notamment).
Le Dourdou et la Sorgues ne sont pas issus de bassins géographiquement similaires, mais le régime hydrologique de type cévenol gomment ces différences et joue un rôle prépondérant dans les caractères violents des crues de ces cours d'eau. Leurs 2 bassins de superficie voisines (avant la confluence), ont des débits de crue de même importance (300 et 400 m3/s), les phénomènes de confluence étant issus autant de la Sorgue que du Dourdou, et l’on doit alors faire face aux trois cas de figure qui ont un impact important : les crues du Dourdou, les crues de la Sorgues et les crues concomitantes de la Sorgues et du Dourdou.
Le Dourdou prend sa source sur les contreforts nord des Monts de l'Espinouse, au niveau de la source dite de Cap Estève, située sur la commune de Murat-sur-Vèbre à 1068 m d’altitude. Dans sa partie initiale, il marque la frontière entre les départements de l’Hérault et du Tarn, puis le Dourdou entre dans l’Aveyron après environ 10 km et, à l’issue d’un parcours de 87 km, il conflue avec le Tarn entre les communes de Broquiès et de Saint-Izaire, à 245 m d’altitude.
Son bassin versant couvre 480 km², abritant 375 km de cours d’eau permanents et 348 km de cours d’eau temporaires. Le Dourdou possède de nombreux affluents dont les principaux sont, de l’amont vers l’aval : Le Nuéjouls, le Grauzou, la Sorgues, le Len.
Son débit moyen est de l'ordre de 11.6m3/secondes à la confluence avec la Sorgues (plaine de Bedos), pour un débit d'étiage, au même endroit de 2m3/secondes. Sur l'amont, son débit moyen est de 7.5m3/secondes et son régime hydraulique est très irrégulier entre les périodes de hautes eaux et les périodes de basses eaux.
Le bassin présente une situation très contrastée de l’amont vers l’aval (relief, géologie, climat). Les caractéristiques des différentes régions naturelles traversées conditionnent la structure du réseau hydrographique, la qualité d’alimentation des cours d’eau et les possibilités de développement des activités humaines.
Le Dourdou amont : Depuis Arnac-sur-Dourdou, le Dourdou revêt un aspect sauvage, avec des zones de gorges, un cours assez méandriforme et une pente de l'ordre de 4 à 5 % . Les formations schisto-gréseuses favorisent le ruissellement et la formation d’un chevelu hydrographique dense. Le relief, accidenté, est marqué par une une vallée relativement profonde et essentiellement forestière. Très faiblement peuplé, le secteur est plutôt bien préservé.
Le Dourdou médian : Après sa confluence avec le Nuéjouls, au niveau de la commune de Fayet, le relief s'atténue, la population augmente et les surfaces agricoles deviennent majoritaires, en particulier en fond de vallée, entre Camarès et Montlaur. Le cours du Dourdou devient plus sinueux, coulant sur des grès rouges des Rougiers. La pente du cours d'eau diminue, et laisse place à une vallée alluviale plus large et moins profonde.
Le Dourdou aval : de la plaine de Vabres-l’Abbaye à sa confluence avec le Tarn, le Dourdou s'élargit encore, affichant un cours sinueux de nombreux et larges méandres. L'activité agricole est encore majoritairement présente, avec de larges parcelles agricoles très ouvertes.
La rivière de la Sorgues naît d'une importante résurgence karstique au pied du Causse du Larzac, sur la commune de Cornus, à une altitude de 578 m Elle suit un cours de 46 km et conflue avec le Dourdou en rive droite, à l'aval de Saint-Affrique.
Son bassin versant topographique couvre 421 km², abritant 159 km de cours d’eau permanents et 136 km de cours d’eau temporaires. Elle possède une quinzaine d'affluents, dont les cinq plus importants sont, de l'amont vers l'aval : le Bauras, la Fouzette, l'Annou, le Verzolet, le Vailhauzy.
Le bassin de la Sorgues est très différent de celui du Dourdou, les systèmes aquifères karstiques jouent un rôle majeur dans l’alimentation des eaux de surface. Sur les plateaux, au nord, le bassin est principalement occupé par les pelouses, landes friches et des parcelles agricoles extensives. La fracturation intense de la roche et la nature des sols font de ce territoire un lieu privilégié pour l’infiltration de l’eau d’où une forte vulnérabilité aux pollutions. Au sud, les fortes pentes sont associées essentiellement à des secteurs forestiers.
Son débit moyen est de l'ordre de 4.9m3/secondes (Vendeloves). L’influence des réservoirs karstiques sur l’hydrologie des eaux de surface y est très marquée avec des
débits d’étiages plus soutenus (moyenne de 1.1m3/secondes) et des écarts entre débits d’étiage et débit hivernaux beaucoup plus faibles que sur le Dourdou.
La Sorgues amont : Depuis sa résurgence, sur la commune de Cornus, la rivière coule sur des roches sédimentaires des avants-causses. Elle creuse un tracé sinueux dans une vallée assez encaissée, avec de petits secteurs de gorges, dans un paysage très boisé, jouxté par un parcellaire agricole modeste, composé essentiellement de prairies permanentes.
La Sorgues moyenne : après la traversée de Fondamente, la rivière affiche un tracé plus sinueux, elle s'élargit et la vallée est plus ouverte. Les parcelles agricoles s'agrandissent et le type de culture évolue : moins de prairies permanentes et des cultures de céréales et de maïs apparaissent.
La Sorgues aval : le tracé de la rivière tend à devenir plus rectilignes sur de plus grandes portions. Elle va traverser des zones urbaines plus denses, avec les villes de Versols-et-Lapeyre et de Saint-Affrique/Vabres-l'Abbaye. Les protections de berges qui en résultent tendent à "tenir" le lit de la rivière.
Cet évènement, classé au premier rang dans une partie du bassin du Tarn, a fortement impacté les bassins versants du Dourdou, du Rance et de la Sorgues.
Causé par une goutte froide en altitude, un déluge va s'abattre sur le Sud-Aveyron entre le 7 et le 9 novembre 1982, sur des sols déjà saturés en eau. Les précipitations très importantes entraîne une montée des eaux très rapide sur les cours d'eau principaux et certains de leurs affluents. Les dégâts sont très lourds : bâtiments inondés, routes et réseaux gravement endommagés, parcelles agricoles mises à nu et perte de sols, importantes érosions de berges, ripisylves emportées, etc.
Suite aux inondations de novembre 1982, les communes du territoire font le choix, en 1983, de créer des syndicats d'aménagement hydraulique afin de pallier au manque d'entretien des cours d'eau :
- le Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement de la Haute Vallée du Rance, basé à Belmont-sur-Rance
- le Syndicat Intercommunal d’Aménagement Hydraulique de la Basse Vallée du Rance, basé à Saint-Sernin-sur-Rance
- le Syndicat Intercommunal d’Aménagement Hydraulique des vallées de la Sorgues et du Dourdou, basé à Saint-Affrique
Ces syndicats ont pour objectif premier de restaurer les berges des cours d'eau suite aux dégâts de la crue de 1982.
Pendant plus de 16 ans (de 1983 à 1999), ces syndicats vont réaliser d’importants travaux de nettoyage des cours d'eau, de restauration des chaussées et de protection des berges par enrochement (sous maîtrise d’œuvre de la DDAF - Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt).
Mais à l'aube des années 2000, la réglementation évolue, du fait notamment de l'amélioration de notre connaissance des milieux aquatiques et des retours d'expérience des travaux en rivière. Les moyens et les techniques se modifient, en s'adaptant aux cours d'eau et à leur fonctionnement.
Les syndicat de rivière du territoire portent et mettent en œuvre des outils dont les champs d'intervention ne se limitent plus uniquement au lit de la rivière, notamment via les Contrats de rivière.
Ils élaborent et portent également des programmes d'action planifiés, les PPG (Plans Pluriannuels de Gestion), qui visent à gérer de façon cohérente les cours d’eau à l’échelle des bassins versants, en définissant sur une période de 5 ans, les priorités des travaux d’intérêt général à réaliser. On cherche désormais à répondre aux objectifs d'atteinte ou de maintien du bon état écologique des cours d'eau demandé par la Directive Cadre Européenne sur l'Eau.
La compétence « Service Public d’Assainissement Non Collectif» est également développée au sein des syndicats du bassin du Rance.
Au 1er janvier 2018, la compétence de gestion des cours d'eau exercées par les communes, et jusqu'alors facultative, se structure et devient une compétence obligatoire pour les communautés de communes.
Les syndicats du Rance et de Sorgues-Dourdou exercent alors cette compétence pour le compte des collectivités.
Depuis 2017, sous l'impulsion des élus du territoire, et en prévision de la mise en œuvre de la compétence GEMAPI et de la réforme des collectivités territoriales, une étude a été menée sur l’organisation de la gestion des cours d’eau à l’échelle de l’Unité Hydrographique de Référence (UHR) « Tarn Dourdou Rance » avec un comité de pilotage dédié.
Suite à l'important travail de concertation mené, le Syndicat mixte Tarn-Sorgues-Dourdou-Rance a été créé le 1er janvier 2020, regroupant le syndicat du Rance, le syndicat Sorgues-Dourdou et le secteur du Tarn de Saint-Rome-de-Tarn à Trébas.
Cette nouvelle entité assure la gestion globale du grand cycle de l'eau au travers des compétences « Gemapi » (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) et « Gemapi complémentaire » (animation, coordination, concertation dans le cadre d’outils de gestion intégrée de l’eau) à l’échelle du bassin versant hydrographique Tarn Dourdou Rance.
Les compétences statutaires, communes aux syndicats mixtes de bassin versant, ont été transférées par les communautés de communes membres dans le but d’assurer une gestion de l’eau et des milieux aquatiques cohérente, selon une logique de bassin versant et capable de répondre aux attentes et aux enjeux du territoire sur les plans techniques, réglementaires et financiers.
Syndicat mixte Tarn-Sorgues-Dourdou-Rance
Mairie - route de Lacaune
12370 Belmont-sur-Rance
05.65.49.38.50